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Le résumé : L'histoire recommence : un client violent d'une boite de strip-tease, le crème, disparaît un mardi-gras avec une strip-teaseuse. 17 ans plus tôt c'était Megan alias Cassie qui prenait la fuite après un rencard avec Stewart Green qu'elle retrouve dans une mare de sang, certainement mort.
Depuis Megan a refait sa vie. Oublié son petit ami de l'époque, Ray Levine. Maintenant elle est dans une belle maison, avec ses enfants et un mari aimant qui n'a jamais trop posé de questions sur son passé.
Mais Megan retourne au crème et la barmaid la reconnaît. C'est à partir de là que sa vie va changer et le passé resurgir.
Notre avis : Ne t'éloigne pas est un bon roman d'Harlan Coben avec une intrigue plutôt bien ficelée. Les deux tueurs Ken et Barbie jouent pour beaucoup, avec leur côté déjanté, dans l'intérêt de l'histoire.
Un Thriller agréable à lire mais avec quelques passages un peu moins intéressants, notamment avec l'ancien amant qui ne s'est jamais remis de sa rupture 17 ans plus tôt.
Notre note : 15/20
QUELQUEFOIS, DURANT CETTE FRACTION DE SECONDE où Ray Levine prenait des photos et où le monde s’évanouissait dans l’éclair de son flash, il voyait le sang. Il savait bien sûr que c’était juste une image mentale mais, tout comme en ce moment, la vision était si nette qu’il devait abaisser son appareil pour scruter longuement le sol. Cet épisode terrible– l’instant où la vie de Ray avait basculé, où, de quelqu’un avec des projets et un avenir, il était devenu un loser grand format –, cet épisode, donc, ne le hantait jamais dans ses rêves ni quand il se trouvait seul dans le noir. Les visions d’horreur attendaient qu’il soit bien réveillé, entouré de gens, pris par ce que d’aucuns nommeraient ironiquement son travail.
Dieu merci, les visions s’estompèrent pendant qu’il mitraillait non- stop le garçon dont on fêtait la bar-mitsvah.
— Regarde par ici, Ira ! cria Ray derrière son objectif.
Qui est- ce qui t’habille ? C’est vrai que Jen et Angelina se crêpent toujours le chignon à cause de toi ?
Quelqu’un lui donna un coup de pied dans le tibia. Quelqu’un d’autre le bouscula. Ray continuait à mitrailler.
— Et l’after, Ira, ça se passe où ? Qui est l’heureuse élue à qui tu réserves la première danse ?
Ira Edelstein fronça les sourcils, dissimulant son visage à l’objectif. Imperturbable, Ray se propulsa en avant, le prenant sous toutes les coutures.
— Dégage ! lui hurla- t-on.
On le poussa de plus belle. Ray s’efforça de reprendre son équilibre.
Clic, clic, clic.
— Maudit paparazzi ! glapit Ira. Je pourrais pas avoir un moment de répit ?
Ray leva les yeux au ciel. Il ne recula pas. Derrière l’objectif, la vision sanglante revint. Il essaya de la chasser, elle persista. Il gardait le doigt sur le déclencheur. Le héros de la bar-mitsvah bougeait au ralenti à présent.
— Parasites ! brailla- t-il.
Ray se demanda s’il était possible de tomber plus bas.
Toute le monde les appelait Ken et Barbie.
Alors, pour plus de sécurité - et parce qu'une identité secrète, c'est trop cool-, ils s'étaient approprié ces surnoms.
Le doigt cassé de Tawny avait rendu leur mission ridiculement facile. Du travail prémâché, quoi. Barbie était déçue. Elle qui excellait à extorquer des aveux. C'était une créative. Et elle avait hâte d'essayer son nouveau fer à souder à pointe fine, capable de chauffer à cinq centre trente-huit degrés centigrades.
Seulement, créativité signifiait improvisation. Ken avait tout de suite que Tawny avait un doigt cassé et qu'il la faisait souffrir. Comment ne pas en profiter ?
Après que Ken l'avait frappée au visage, Barbie avait verrouillé la porte. Couchée sur le dos, Tawny se tenait le nez. Ken posa une de ses baskets sur sa poitrine, pile entre ses énormes faux seins, la clouant au sol. Il tira sur sa main droite. Tawny se cabra de douleur.
- Ça va aller, fit-il, apaisant.
Utilisant son pied en guise de levier, Ken bloqua le bras de Tawny. Elle ne pouvait plus bouger. La main avec le doigt cassé était exposée et complètement vulnérable. Il fit signe à Barbie.
Barbie sourit et renoua sa queue-de-cheval. Il aimait la regarder rassembler les cheveux, les tirer en arrière, dévoilant la courbe gracile de son cou. Elle s'approcha du doigt et l'examina.
Pour commencer, elle le poussa avec son propre majeur. Pas fort. Une simple pichenette. Mais Tawny hurla, et son regard s'illumina. Lentement, Barbie referma quatre doigts autour du doigt cassé. Tawny gémit. Barbie marqua une pause, un petit sourire aux lèvres. Le chien Ralphie, pressentant peut-être ce qui allait suivre, se blottit dans un coin en geignant. Barbie regarda Ken. Il lui sourit. Elle hocha la tête.